Chauve-souris rousse de l'Est

Nom français
Chauve-souris rousse de l'Est
Autre(s) nom(s) français
Chauve-souris rousse, chauve-souris rouge
Nom anglais
Eastern Red Bat
Nom scientifique
Lasiurus borealis
Dans cette page :
Description
La chauve-souris rousse est l’une des huit espèces de chauves-souris du Québec. Ce petit mammifère volant est classé comme une espèce susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable.
Identification
Taille
Longueur totale : 9 à 11 cm; envergure d’ailes : 29 à 33 cm.
Poids
8 à 18 g.
Traits caractéristiques
Le mâle possède une fourrure roux-orangé, tandis que celle de la femelle est plus jaune-marron. L’extrémité des poils du dos, de la poitrine et des épaules est blanchâtre. La membrane de peau située entre les pattes arrière de la chauve-souris est couverte d’une épaisse fourrure. Ses oreilles sont poilues et arrondies.
Distinction
Il est difficile de confondre cette espèce avec une autre chauve-souris : le roux typique de son pelage étant facilement reconnaissable.
Espèces similaires
Répartition
La chauve-souris rousse vit du centre-est de l’Amérique du Nord jusqu’au nord-est du Mexique. Au Canada, elle est répertoriée du sud-est de la Colombie‑Britannique jusqu’à la Nouvelle‑Écosse et dans le sud de Terre‑Neuve‑et‑Labrador. Il n’y a aucune mention de cette espèce au Yukon, dans les Territoires‑du‑Nord‑Ouest ni au Nunavut. Au Québec, elle est bien répartie dans le sud de la province. Toutefois, il est difficile de savoir jusqu’à quelle latitude elle peut survivre. Des observations ont néanmoins été confirmées jusqu’au sud du 52e parallèle.

Carte de l’aire de répartition de la chauve-souris rousse au Québec. © Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs
Présence au Québec
Origine
Indigène
Statut de résidence des populations
Cette espèce vit au Québec saisonnièrement durant la période de reproduction uniquement. Elle ne réside pas au Québec à l’année.
État de la situation
Peu de données font état de la dynamique des populations de chauves-souris rousses au Québec, en particulier avant la fin des années 2000. Aujourd’hui, le Réseau d’inventaires acoustiques Chirops et le Réseau de suivi de la biodiversité, par l’entremise de stations fixes d’enregistrement, collectent des données. Elles démontrent que le taux de détection de cette espèce est en augmentation, mais demeure plutôt bas.
Rangs de précarité
Les rangs de précarité pour cette espèce sont :
- Rang G : G3
- Rang N : N5
- Rang S : S1S2
Suivi
Le suivi des espèces sur le terrain permet d’établir l’état de leur situation. Les données pour cette chauve-souris sont obtenues par les moyens suivants :
- Suivi des chiroptères par routes d’écoute (Réseau d’inventaires acoustiques Chirops);
- Suivi des populations par stations acoustiques fixes dans le contexte du Réseau de suivi de la biodiversité du Québec.
Observation
Vous pouvez transmettre vos observations de chauves-souris au Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec, sur Chauves-souris aux abris ou sur iNaturalist
.
Habitat
La chauve-souris rousse est l’une des trois espèces de chauves‑souris migratrices qui fréquentent le Québec. Elle quitte nos latitudes de septembre à novembre, puis migre sur de longues distances vers le sud pour échapper aux conditions hivernales du Québec. Certaines hibernent dans le sud‑est des États‑Unis ou dans le nord‑est du Mexique, mais la majorité se retrouve sur la côte de l’océan Atlantique et du golfe du Mexique. Au printemps, elles entreprennent leur migration vers le nord en avril pour revenir au Québec en mai.
Durant l’été, la chauve-souris rousse se repose dans le feuillage d’arbres de grande taille, dans divers types de milieux forestiers (feuillus, résineux ou mixtes). Suspendue aux branches la tête en bas, elle peut être confondue avec une feuille morte ou un cône de pin.
Alimentation
La chauve-souris rousse se nourrit d’insectes et s’active de nuit. Pour se repérer dans l’obscurité, elle émet des ondes sonores qui rebondissent sur les éléments qui l’entourent, puis capte l’écho qui revient à ses oreilles : c’est ce qu’on appelle l’écholocalisation. Elle arrive ainsi à se représenter son environnement sans le voir, ce qui lui permet de localiser et de capturer ses proies en vol.
Elle s’alimente surtout dans les endroits ouverts qui favorisent une production élevée d’insectes, tels que :
- les zones de coupes forestières;
- les bordures de forêts;
- les jeunes plantations d’arbres;
- à proximité ou en bordure des plans d’eau;
- près des lampadaires de rues ou de bâtiments.
Reproduction
L’accouplement a lieu pendant les périodes de regroupement à la fin de l’été. L’implantation et la fertilisation de l’ovule sont retardées jusqu’au printemps, ce qu’on appelle « fécondation différée ».
Les naissances ont souvent lieu vers la mi-juin. Cette espèce donne naissance à une seule portée par année pouvant compter d’un à cinq petits. Une des particularités de la chauve-souris rousse est qu’elle possède quatre tétines, contrairement à la plupart des autres espèces de chauves-souris qui, elles, en ont deux. Les jeunes commencent à voler lorsqu’ils sont âgés de cinq à six semaines.
Menaces pour l’espèce
Compte tenu du faible effectif des populations, plusieurs menaces directes ou indirectes sont particulièrement préoccupantes pour la chauve-souris rousse. Les principales menaces qui pèsent sur elles sont :
- les parcs éoliens qui causent la mort par collision directe avec les structures fixes, les pales en mouvement ou par barotraumatisme Lire le contenu de la note numéro 1 ;
- le développement résidentiel et commercial;
- l’agriculture et la foresterie;
- les feux de forêt;
- les corridors de transport (lignes électriques, routes, voies ferrées, oléoducs, etc.);
- les contaminants agricoles et industriels;
- la pollution lumineuse;
- les changements climatiques.
Il est à noter que la chauve-souris rousse, étant une espèce migratrice, n’est pas aussi vulnérable aux effets dévastateurs du syndrome du museau blanc que les espèces qui hibernent sous nos latitudes, telles que la petite chauve-souris brune, la chauve-souris nordique, la pipistrelle de l’Est et la chauve-souris pygmée de l’Est.
Maladies
Cette chauve-souris peut être porteuse de la rage.
En cas de contact
En tout temps, évitez de toucher une chauve-souris à mains nues. Prenez les mesures nécessaires si vous êtes en leur présence.
Désignation et rétablissement
La chauve-souris rousse possède les statuts suivants selon :
- la Loi sur les espèces menacées et vulnérables (Québec) : vulnérable;
- la Loi sur les espèces en péril (Canada) : Consultez le Registre public des espèces en péril
pour en savoir plus.
La chauve-souris rousse fait partie des espèces qui concernent l’Équipe de rétablissement des chauves-souris du Québec .
Apprenez-en plus sur le processus de désignation des espèces fauniques au Québec.
En cas de présence importune
Contrairement à certaines autres espèces de chauves-souris du Québec, il est très rare qu’une chauve-souris rousse s’installe dans nos habitations durant l’été. Néanmoins, certaines mesures peuvent être prises pour le prévenir.
Méthodes de prévention
Vous pouvez prévenir l’introduction de chauves-souris dans un bâtiment en prenant certaines précautions.
Méthodes de contrôle
Si des chauves-souris souris ont élu domicile chez vous, il est possible de les déloger de manière sécuritaire. Il suffit de trouver par où elles entrent dans le bâtiment, de bloquer les entrées et de laisser des sorties ouvertes.
Les chauves-souris sont des espèces protégées. Les tuer est illégal.
Pour en savoir plus
Plan de rétablissement de la chauve-souris rousse (Lasiurus borealis) au Québec — 2021-2031
Guide pratique pour la conservation des chauves-souris en milieu agricole
Liste de la faune vertébrée du Québec
Protocoles
Protocole standardisé — Réseau québécois d’inventaires acoustiques de chauves-souris — Chirops
Recueil des protocoles standardisés d’inventaires acoustiques de chauves-souris au Québec
BRADLEY, R. D., L. K. AMMERMAN, R. J., BAKER, L. C., BRADLEY, J. A., COOK, R. C., DOWLER, C., JONES, D. J. SCHMIDLY, F. B. STANGL JR., R. A. VAN DEN BUSSCHE et B. WÜRSIG (2014). “Revised Checklist of North American Mammals North of Mexico”, Museum of Texas Tech University Occasional Papers, 327: 27 p.
ÉQUIPE DE RÉTABLISSEMENT DES CHAUVES-SOURIS DU QUÉBEC (2021). Plan de rétablissement de la chauve-souris rousse (Lasiurus borealis) au Québec — 2021-2031, produit pour le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, Direction générale de la gestion de la faune et des habitats, 68 p.
INTEGRATED TAXONOMIC INFORMATION SYSTEM (ITIS) (2018). Integrated Taxonomic Information System [En ligne] [https://www.itis.gov/ ].
NATURESERVE (2020). “An Online Encyclopedia of Life”, sur le site de NatureServe Explorer [En ligne] [https://explorer.natureserve.org/ ].
PRESCOTT, J. et P. RICHARD (2013). Mammifères du Québec et des Maritimes, Éditions Michel Quintin, Waterloo, Québec, 3e éd., 480 p.
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WILSON, D. E. et D. M. REEDER (éds.) (2005). Mammal Species of the World, Johns Hopkins University Press, Baltimore, Maryland, 3e éd., 2142 p. [En ligne] [https://www.departments.bucknell.edu/biology/resources/msw3/ ].
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Note de bas de page numéro 1Le barotraumatisme est un phénomène causé par la chute de pression d’air occasionnée par la rotation des pales de l’éolienne. Cette baisse de pression provoque chez les chauves-souris qui passent à proximité des éoliennes une dilatation excessive de leurs poumons qui résulte en des hémorragies internes. Retour à la référence de la note numéro 1
Dernière mise à jour : 22 septembre 2023