Quitter rapidement

Intimidation à l'école

Qu'elle se produise entre élèves, entre adultes ou entre élèves et adultes, la violence à l'école crée un climat malsain. Elle entraîne, entre autres, de la méfiance, de l'insécurité, une baisse du sentiment d'appartenance à l'école et de l'estime de soi, de l'anxiété et de l'isolement. Cela est sans compter l'absentéisme, les échecs scolaires, le risque de décrochage des élèves et le désengagement des adultes.

Pour les victimes, l'intimidation peut rendre difficiles des activités quotidiennes, comme marcher pour aller à l'école ou dîner à la cafétéria. Elle affecte la qualité de vie et peut avoir des impacts sur la santé physique et mentale. La violence et l’intimidation ne doivent pas être tolérées; elles doivent être dénoncées.  

Vous pouvez également demander l’aide d’un professionnel de l’école (psychologue, psychoéducateur, travailleur social, etc.), du centre de santé et de services sociaux (CSSS) ou encore d’organismes communautaires reconnus pour leurs compétences en la matière. Vous pouvez vous adresser à la direction de l’école pour signaler la violence et l’intimidation. 

Votre enfant vit de l'intimidation

Vous craignez que votre enfant soit victime d’intimidation? Afin de l'aider, vous devez rester attentif et à l’écoute de celui-ci pour déterminer si son comportement récent est relié au fait qu’il est victime de violence ou d’intimidation à l’école. 

Voici quelques indicateurs qui peuvent vous aider à détecter une situation de violence ou d’intimidation vécue par votre enfant : 

  • Votre enfant présente-t-il des symptômes d’anxiété et de dépression (il semble triste, malheureux, facilement irritable)? Est-ce récent? 
  • Est-ce qu’il a soudainement perdu de l’intérêt pour des activités qu’il aimait? 
  • Son estime de soi est-elle faible (il ne se trouve pas bon à l’école ou il trouve les autres meilleurs que lui)? 
  • Est-ce qu’il a peur de se rendre à certains endroits comme l’école, le centre commercial ou le terrain de jeu? 
  • A-t-il cessé brusquement d’utiliser Internet? 
  • Se retire-t-il plus souvent dans sa chambre? 
  • Ses résultats scolaires ont-ils chuté sans que vous puissiez l’expliquer? 
  • Est-ce qu’il vous dit souvent qu’il se sent malade, qu’il n’a pas envie d’aller à l’école? 
  • A-t-il des pensées suicidaires, des envies de fuir ou de décrocher? 

Ensuite, vous pouvez communiquer avec un membre de l’équipe-école (enseignant titulaire, enseignant ressource, personnel de soutien ou professionnel, direction) afin de discuter avec lui et valider votre inquiétude. Par la suite, s’il s’avère que votre enfant vit de l’intimidation dans son milieu scolaire, une intervention efficace sera menée auprès de votre enfant et de l’auteur. Lorsque vous êtes insatisfait du suivi donné à la déclaration de l’événement ou du résultat des actions mises en oeuvre par la direction de l’école, vous pouvez aussi communiquer avec le protecteur de l’élève attitré du centre de services scolaires (CSS) ou de la commission scolaire (CS). Vous pouvez recevoir de l'assistance du CSS ou de la CS pour formuler une plainte ou pour toute démarche s'y rapportant (article 3 du Règlement sur la procédure d'examen des plaintes établie par un CSS et par une CS). 

Si vous jugez que la sécurité de votre enfant est menacée ou si vous croyez qu’il est victime d’un acte criminel (harcèlement, agression sexuelle, menaces, extorsion, etc.), n’hésitez pas à faire appel à la police. Ce recours vous appartient, peu importe les interventions menées par l’école pour contrer la violence et l’intimidation. Prenez également des mesures pour protéger votre enfant de tout acte de cyberintimidation éventuel.

Afin de soutenir votre enfant dans cette épreuve, prenez rapidement la situation en main et restez calme et patient. Voici quelques gestes que vous pouvez faire afin d’aider votre enfant :

Laissez-le s’exprimer sans jugement

  • Restez calme. Votre enfant a besoin de réconfort et de sentir que vous contrôlez la situation. Vous devez servir de modèle; 
  • Prenez le temps de l’écouter sans l’interrompre ou lui suggérer des réponses; 
  • Demandez-lui de vous décrire la situation en détail sans le blâmer et sans commenter; notez des mots clés de la conversation.

Cherchez une solution ensemble

  • Montrez-lui que vous êtes avec lui et que vous allez l’aider à trouver une solution; 
  • Demandez-lui ce qu’il a tenté de faire pour que la situation cesse; 
  • Encouragez-le à dénoncer l’événement à un adulte de confiance à son école. 

Conseillez et accompagnez votre enfant

  • Dites-lui d’éviter tout geste de représailles ou de vengeance, car cela pourrait compromettre sa sécurité; 
  • Encouragez-le, si c’est possible, à rester avec des amies ou amis sur lesquels il peut compter. En groupe, il risque moins de subir de la violence;
  • Parlez à son ou ses professeurs, au personnel de l’école, à son entraîneur ou à toute personne qui peut être au fait de la situation et qui peut l'aider à la régler. Vérifiez si ces derniers sont bien au courant; voyez ce qu’ils ont fait ou ce qu’ils comptent faire. Demandez d’être tenu au courant de l’évolution de la situation; 
  • Demeurez ensuite attentif au comportement de votre enfant. Après quelques jours, communiquez de nouveau avec les intervenants que vous avez joints, si eux ne l’ont pas déjà fait. 

Votre enfant est témoin d'intimidation

S’il se confie à vous et vous signale la situation, il est important de lui dire qu’il a un grand rôle à jouer et qu’il peut aider la victime. L’important est qu’il ne reste pas inactif devant l’acte d’intimidation ou de violence et si nécessaire, qu’il s’adresse à un membre du personnel scolaire afin de le signaler.

Écoutez attentivement votre enfant et conseillez-le sur la conduite à adopter : 

  • Dites-lui que c’est normal qu’il se sente mal à l’aise dans cette situation et qu’il fait bien de vous en parler; 
  • Expliquez-lui que les auteurs d’intimidation ont besoin d’un auditoire. Sans celui-ci, ils ont moins de pouvoir; 
  • Dites-lui qu’il a un rôle important à jouer dans cette situation et que ses réactions peuvent encourager ou décourager l’auteur des actes de violence ou d’intimidation;
  • Indiquez-lui qu'il peut intervenir directement s'il croit qu'il bénéficiera du soutien des autres témoins ou qu'il peut aller chercher un adulte en qui il a confiance (parent, enseignant, psychologue, psychoéducateur, éducateur spécialisé, entraîneur, surveillant, concierge, etc.);
  • Rappelez-lui l’importance de dénoncer la violence et l’intimidation. Expliquez-lui qu’il vient alors en aide à quelqu’un d’autre et qu’il permet que les personnes impliquées, qu’elles soient victimes ou auteurs, reçoivent de l’aide; 
  • Rappelez-lui qu’il peut toujours s’adresser à la direction de l’école pour signaler la violence et l’intimidation; 
  • Demandez-lui s’il souhaite que vous l’accompagniez dans sa démarche; 
  • Dites-lui d’éviter tout geste d’encouragement à l’égard de l’auteur et d’éviter les contacts avec lui; 
  • Conseillez-lui de réagir aux propos violents ou intimidants en protestant, s’il est à l’aise de le faire. Il peut aussi s’associer à ses amies ou amis pour agir contre des gestes blessants; 
  • Recommandez-lui de toujours refuser de transférer, d’envoyer ou de « liker » une image, une vidéo ou un message blessant pour quelqu’un;
  • Rappelez-lui l’importance de dénoncer les actes de violence et d’intimidation dont il est témoin, même s’il n’est pas directement impliqué. La victime pourrait lui en être très reconnaissante, l’auteur recevra de l’aide pour corriger ses comportements problématiques et il agira ainsi en citoyen responsable qui veut vivre dans une société sans intimidation.  

Votre enfant est auteur d’intimidation

Des actes de violence ou d’intimidation peuvent se manifester chez des jeunes de tous les milieux et de tous les âges. Quel que soit le motif, tous les élèves peuvent se livrer à des actes de violence ou d’intimidation sans toujours comprendre la gravité des conséquences pour la victime. Il est important de reconnaître les signes et de manifester à votre enfant votre désaccord avec ce type de comportement. 

Reconnaître les signes 

Certains signes peuvent être décelés chez un auteur d’actes de violence ou d’intimidation. Les plus fréquents sont les suivants : 

  • Éprouver un grand besoin de dominer ou d’obtenir et de maintenir son statut dans un groupe ou dans la famille; 
  • Avoir peu d’habiletés relationnelles  (ex. : ne pas savoir s’intégrer adéquatement à un groupe); 
  • Croire que l’agressivité, la violence ou l’intimidation sont de bonnes façons de régler un conflit; 
  • Prêter des intentions hostiles aux autres, alors que ce n’est pas le cas (se sentir toujours victime des autres); 
  • Réagir impulsivement à une situation. 

Certains jeunes peuvent aussi : 

  • Manquer d’empathie et se montrer insensibles à la détresse des autres; 
  • Donner une fausse image de confiance en soi et d’assurance; 
  • Avoir de la difficulté à s’affirmer et à faire reconnaître leur valeur; 
  • Éprouver peu de remords et avoir de la difficulté à faire preuve de compassion. 

Si vous apprenez que votre enfant utilise la violence ou intimide d’autres élèves, vous devez lui expliquer la gravité et les conséquences de ses actes ou de ses paroles pour les autres et pour lui. Tout en l’assurant de votre soutien, faites-lui comprendre que ses comportements démontrent qu’il a besoin d’aide pour développer des relations positives avec les autres.

Pour engager la discussion avec lui à ce sujet :

Faites preuve d’ouverture

  • Restez calme même si vous êtes contrarié, vous êtes un modèle pour lui; 
  • Expliquez-lui que vous prenez la situation très au sérieux et que vous tenez à entendre ce qu’il a à dire sur la situation.

Discutez des comportements à adopter

  • Amenez-le à reconnaître le contexte et les émotions qui suscitent ses actes de violence ou d’intimidation;
  • Voyez avec lui comment il peut exprimer sa colère ou obtenir ce qu’il veut sans faire de tort aux autres; 
  • Discutez avec lui des exemples de violence ou d’intimidation qu’il a vus à la télévision, dans un film, un jeu vidéo ou dans la rue; 
  • Rappelez-lui qu’il est important de respecter l’autre dans sa diversité si cela est à propos dans la situation vécue (ex. : orientation sexuelle, force physique, poids, etc.);
  • Cherchez à savoir qui sont ses amies et amis et comment ils passent leurs temps libres ensemble; 
  • Soyez à l’écoute des personnes qui vous signalent que votre enfant utilise la violence ou l’intimidation auprès des autres, qu’il s’agisse du personnel de l’école, d’un entraîneur, d’un parent ou d’un autre jeune; 
  • Expliquez-lui à quoi il s’expose s’il continue à poser des gestes de violence ou d’intimidation (suspension ou expulsion de l’école, plaintes policières, recours à la justice). 

Allez chercher de l’aide au besoin

  • Au besoin, demandez de l’aide à un membre de l’équipe-école de votre enfant (enseignant, psychoéducateur, éducateur spécialisé, psychologue, etc.) ou encore, selon vos besoins, au travailleur social du centre de santé et de services sociaux (CSSS);
  • Communiquez avec la direction de l’école si vous croyez que votre enfant utilise la violence ou en intimide d’autres pour recevoir le soutien adéquat. 

Pour agir de manière préventive, soyez attentif au modèle que vous représentez pour votre enfant. Des gestes ou des commentaires qui semblent anodins peuvent influencer son ouverture aux autres et son empathie, des qualités que doivent développer les enfants pour prendre conscience des conséquences de l’intimidation et changer leurs comportements, s’il y a lieu. Pour aider votre enfant à développer des outils pour se protéger, vous pouvez renforcer son estime de soi et sa capacité à s’affirmer de manière positive et adéquate. 

Les personnes qui intimident les autres le font pour diverses raisons. Quoi qu’il en soit, l’utilisation de la violence et de l’intimidation montre un besoin de soutien pour mieux entrer en relation avec les autres.  Il est possible d’apprendre à le faire avec l’aide d’une ressource de l’école (ex. : psychologue, psychoéducateur, travailleur social, éducateur spécialisé).

Sanction

Toute forme de violence ou d’intimidation est inacceptable dans notre société. Des sanctions, établies selon la gravité du geste, sont généralement prévues dans les codes de conduite ou code de vie des établissements scolaires. Ces informations se retrouvent habituellement aussi dans les Plans de lutte à l’intimidation et la violence que doivent obligatoirement mettre en place les établissements d’enseignement.

La violence, l’intimidation et la cyberintimidation peuvent aussi constituer une violation du Code criminel. Voici des exemples :  

  • proférer des menaces de violence avec l’intention de forcer une personne à faire ou à ne pas faire quelque chose;  
  • communiquer avec quelqu’un de façon répétée de manière à lui faire craindre pour sa sécurité;  
  • publier ou diffuser de la fausse information sur quelqu’un ou des renseignements qui peuvent nuire à sa réputation ou qui l’exposent à la haine, au mépris ou au ridicule peut parfois constituer un crime. 

Collaboration école-famille

La collaboration entre l’école et la famille contribue à l’émergence d’un climat sain, sécuritaire, positif et bienveillant. De plus, le fait de travailler ensemble permet d’atteindre des objectifs communs tels que le bien-être et la réussite éducative de l’enfant.  

Cette collaboration nécessite une relation de confiance et de respect mutuel. L’inclusion, l’équité, l’ouverture et l’écoute sont des valeurs incontournables sur lesquelles se fonde un véritable partenariat école-famille. Cela suppose de mettre en place des actions concrètes pour mieux se comprendre lorsque des événements de violence et d’intimidation se produisent.

Dans le cas des jeunes d’âge scolaire, les interventions suivent habituellement ce qui est inscrit dans le protocole de l’école en lien avec l’intimidation ainsi que les règles de conduite et les mesures de sécurité. Lorsqu'un adolescent commet un acte d'intimidation qui ne constitue pas une infraction au sens de la loi, les intervenants chercheront à établir une responsabilité de l'adolescent juste et proportionnelle qui est compatible avec son degré de maturité et qui aura pour but de réparer les dommages auprès de la personne victime et de la collectivité.

Les milieux scolaires adoptent une approche éducative et mettent en place différentes mesures pour encadrer les élèves et organiser des services pour soutenir la réflexion et l’adoption de comportements socialement adéquats.

Par ailleurs, selon le geste, il pourrait y avoir une intervention de sensibilisation en vertu de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.. Cette loi énonce les principes, les règles de procédure et les peines applicables aux adolescents (de 12 à 17 ans) pour des infractions dans le cadre de poursuites pénales intentées en vertu des lois fédérales, dont le Code criminel Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.. Toutefois, certaines infractions donnent ouverture à des mesures autres que des procédures judiciaires. Ces mesures peuvent être : 

  • une séance de médiation avec la victime; 
  • un atelier de développement des habiletés sociales; 
  • l'exécution de travaux communautaires; 
  • toute autre mesure jugée appropriée par les autorités compétentes. 

Le rôle de la direction d'école 

Le directeur ou la directrice de l’école : 

  • Veille, avec l’ensemble du personnel de l’école, à créer un milieu scolaire accueillant, stimulant et sécuritaire pour tous; 
  • Voit à la mise en œuvre du plan de lutte contre l'intimidation et la violence de l’école
  • Voit à l’application des règles de conduite et des mesures de sécurité de l’école, qui prévoient les comportements attendus et proscrits ainsi que les sanctions applicables selon la gravité de l’acte; 
  • Reçoit et traite avec diligence les déclarations d’événements relatifs à la violence et à l’intimidation; 
  • Communique promptement avec les parents des élèves directement impliqués pour les informer des mesures prévues dans le plan de lutte contre l'intimidation et la violence; 
  • Prévoit des mesures de remédiation et de réinsertion lors de la suspension d’un élève; 
  • Transmet au directeur général du centre de services scolaire (CSS) ou de la commission scolaire anglophone ou à statut particulier (CS) et à l’élève un rapport sommaire sur l’acte de violence ou d’intimidation et son suivi. 

Dernière mise à jour : 16 février 2024

Évaluation de page

L’information sur cette page vous a-t-elle été utile?
Avis général

Des questions ou besoin de renseignements?

Communiquez avec Services Québec