Omble de fontaine

Nom français
Omble de fontaine
Autre(s) nom(s) français
Truite mouchetée, truite de mer, truite de ruisseau
Nom anglais
Brook Trout
Autre(s) nom(s) anglais
Brook Charr, Speckled Trout
Nom scientifique
Salvelinus fontinalis
Grand groupe
Poissons
Sous-groupe
Poissons d’eau douce, Poissons anadromes
Dans cette page :
Description
Répandu presque partout au Québec, l’omble de fontaine est l’espèce la plus accessible pour la pêche récréative. Il est l’espèce la plus recherchée et la plus ensemencée également, notamment dans les territoires fauniques. Ce poisson est généralement résident en eau douce, mais il existe aussi une forme anadrome.
Identification
Taille
En général, les tailles observées au Québec varient entre 15 et 32 cm.
Des spécimens de plus de 55 cm peuvent également être observés au Québec.
Poids
Il pèse généralement entre 100 et 1 000 g, mais peut peser jusqu’à 2 kg.
Coloration
La couleur du dos de l’omble de fontaine est foncée avec des teintes d’olive, de brun et de noir. Il possède également des vermiculures olivâtres se fondant en taches plutôt jaunâtres sur les flancs. Des points rouges cerclés de bleu sont visibles sur son corps. Ses flancs présentent une couleur de fond verdâtre, ou d’un brun pâle doré, devenant plus argenté vers le bas. Son ventre est de couleur blanchâtre. La teinte dominante sur les flancs chez les spécimens anadromes est argentée.
Ses nageoires dorsale et caudale présentent des séries de taches pâles plus ou moins évidentes à distinguer. Ses nageoires inférieures présentent un premier rayon contrasté de blanc et de noir, suivi d’une teinte rougeâtre brûlé (surtout chez les mâles).
Traits caractéristiques
Le corps de l’omble de fontaine est allongé et comprimé sur les côtés. Il est couvert de petites écailles.
Il possède une tête de profil conique. Le bord postérieur de l’os (maxillaire) supérieur de la mâchoire dépasse le bord postérieur de l’œil.
Ses nageoires pectorales sont situées basses. Sa nageoire adipeuse est petite, tandis que sa nageoire caudale est faiblement fourchue, presque tronquée.
Distinction
L’omble de fontaine se distingue des autres salmonidés par :
- ses points rouges bordés d’un halo bleu bien défini sur son corps;
- ses marbrures sur le dos, la nageoire dorsale et la nageoire caudale;
- ses nageoires pectorales et pelvienne bordées d’une bande blanche suivie d’une bande noire.
Espèces similaires
Omble chevalier
Répartition
L’omble de fontaine est présent naturellement dans le nord-est de l’Amérique du Nord. Il a aussi été introduit dans le sud-ouest du Canada et le nord-ouest des États‑Unis. Au Québec, ce poisson se retrouve partout dans la province, à l’exception de la péninsule située au nord-est de la baie d’Ungava, d’une aire à l’ouest de la même baie et des rivières et des lacs pollués ou eutrophes, c’est-à-dire qui sont riches en matières nutritives. Il est aussi élevé en pisciculture à des fins d’ensemencement ou pour les marchés d’alimentation.

Carte de l’aire de répartition potentielle de l’omble de fontaine au Québec. © Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs
Présence au Québec
Origine
Indigène
Statut de résidence des populations
Cette espèce est présente au Québec toute l’année. Certaines variétés sont anadromes, c’est-à-dire qu’elles croissent en eau salée avant de revenir se reproduire en eau douce.
État de la situation
Bien qu’il soit répandu presque partout au Québec, l’omble de fontaine n’est pas aussi résilient qu’on le croyait. Étant donné qu’il est pêché de manière importante depuis de nombreuses décennies, une diminution dans la qualité de la pêche a été observée au cours des dernières décennies. Plus de 50 % des populations seraient dans un état de surexploitation. De plus, seulement une population sur cinq serait en santé dans les lacs du sud du Québec. L’omble de fontaine est également presque absent en milieu urbain et agricole, d’où il semble avoir été extirpé.
Le plan de gestion de l’omble de fontaine propose des mesures pour protéger l’espèce.
Rangs de précarité
Les rangs de précarité pour cette espèce sont :
- Rang G : G5
- Rang N : N5B, N5N, N5M
- Rang S : S4S5
Suivi
Afin de suivre l’évolution de l’état des populations, environ 125 lacs répartis sur tout le territoire québécois sont inventoriés régulièrement dans le cadre d’un réseau d’inventaire ichtyologique provincial de l’omble de fontaine. De plus, dans un territoire faunique, les adeptes de la pêche sont obligés de déclarer leurs prises. Dans certains cas, il est également recommandé de déclarer le nombre de captures remises à l’eau.
Habitat
L’omble de fontaine est une espèce de lac et d’eau courante. Il fréquente les lacs, les rivières et les ruisseaux de toutes tailles. L’eau doit être fraîche, bien oxygénée et de qualité satisfaisante.
Une forme anadrome est généralement présente dans les rivières de l’est du Québec lorsqu’aucun obstacle n’empêche la migration entre les sites de fraie en eau douce et le milieu estuarien ou marin.
Alimentation
L’omble de fontaine se nourrit d’insectes terrestres, de larves aquatiques d’insectes, de crustacés, de vers, d’arachnides, de mollusques, d’amphibiens et de poissons.
Reproduction
L’omble de fontaine fraie vers la fin de l’été ou au début de l’automne selon la latitude, de jour, dans les rivières et ruisseaux, ou dans les zones bien oxygénées près des berges de lacs, souvent sur substrat graveleux. L’aire de fraie est nettoyée à l’aide de la nageoire caudale, surtout par la femelle. Les œufs sont adhésifs. À la suite de l’éclosion, les alevins demeurent dans le gravier pendant l’absorption du sac vitellin, dont ils se nourrissent avant de s’alimenter de manière active.
La maturité sexuelle peut survenir au cours de la deuxième ou troisième année, mais est plus tardive dans certaines populations.
Lors de la fraie, la coloration des deux sexes devient plus brillante. De plus, le ventre du mâle prend une teinte rougeâtre cernée de noir. Chez les grands mâles en fraie, l’os (mandibule) inférieur de la mâchoire se développe en forme de crochet.
Menaces pour l’espèce
Les principales menaces qui pèsent sur l’omble de fontaine au Québec sont :
- La pêche, à cause de la surexploitation et de la mortalité lors de la remise à l’eau;
- L’introduction d’espèces de poissons qui compétitionnent ou qui exercent de la prédation sur l’omble de fontaine;
- Les espèces exotiques envahissantes, qui compétitionnent ou qui exercent de la prédation sur l’omble de fontaine (entre autres la truite arc-en-ciel et la truite brune);
- L’artificialisation des berges, qui entraine l’augmentation de la température de l’eau par l’absence de bande riveraine végétale;
- L’utilisation d’herbicides et de pesticides, qui provoque une diminution de l’abondance des proies;
- La gestion de l’eau par barrages (bris de connectivité);
- La gestion de l’eau par ponceau (bris de connectivité et sédimentation);
- L’érosion du sol et la sédimentation, qui nuisent à la qualité des frayères;
- Les changements dans les régimes de température, car l’omble de fontaine est une espèce d’eau froide.
Maladies
Comme les autres espèces de poissons, l’omble de fontaine peut être atteint par certaines maladies. Il peut notamment être affecté par la gyrodactylose, la saprolégniose, le tournis des truites, la furonculose, la rénibactériose et la yersiniose. De plus, il peut être potentiellement parasité par des vers du genre Diphyllobothrium, de petits crustacés (copépodes) et des vers (trématodes). Ces derniers sont responsables de points ou kystes noirs sous la peau.
Prévention et contrôle de son introduction
Toute introduction d’espèce non présente naturellement dans un plan d’eau représente un risque pour les écosystèmes. Certaines méthodes de prévention doivent être appliquées pour éviter leur introduction en dehors de leur aire de répartition naturelle.
Ne transportez pas de poissons d’un plan d’eau à un autre. Le transport de poissons vivants et l’ensemencement de plans d’eau nécessitent un permis délivré par le gouvernement.
Recommandations concernant la consommation
La consommation de poissons sauvages peut représenter un risque pour la santé humaine. Certaines précautions doivent être prises afin de les consommer de manière sécuritaire.
Pour en savoir plus
BERNATCHEZ, L., et M. GIROUX (2000). Les poissons d’eau douce du Québec et leur répartition dans l’est du Canada. Éditions Broquet, Saint-Constant, Québec. 350 p.
DESROCHES, J.-F., et I. PICARD (2013). Poissons d’eau douce du Québec et des Maritimes. Éditions Michel Quintin, Waterloo, Québec. 471 p.
L’HÉRAULT, L. (2021). Poissons du nord-est de l’Amérique du Nord : sud-est du Nunavut, est de l’Ontario, nord-est de la Nouvelle-Angleterre, Québec et provinces maritimes du Canada. Québec. 551 p.
Dernière mise à jour : 19 septembre 2023