Des gens qui discutent dans un champ.
La gestion responsable des fumiers permet de protéger l’environnement. © Éric Labonté, MAPAQ.

Il arrive parfois qu’une odeur de fumier nous fasse plisser le nez lors d’une promenade à la campagne. Sachez que c’est là un bien petit inconvénient lorsqu’on connaît l’inestimable richesse du fumier pour le sol, les cultures et l’environnement.

Parlons fumier…

Vous vous dites que vous savez bien ce que c’est… Pourtant, la nature du fumier et son entreposage ont bien changé ces dernières années dans le monde agricole. Le fumier est constitué d’excréments, d’urine, de litière et d’eau. Selon la quantité de litière en paille, en bran de scie ou en tourbe qu’il contient, sa consistance peut varier. Alors que les fumiers provenant des bœufs, des moutons et des volailles sont solides, ceux des productions laitière et porcine se présentent généralement sous forme liquide.

Bien plus qu’un fertilisant

Les éleveurs québécois produisent une grande quantité de fumier. Les fermes qui élèvent des ruminants – bovins, ovins et caprins - représentent 56 % des entreprises agricoles. À cela s’ajoutent les productions de volailles et de porcs.

Saviez-vous que le fumier est le meilleur des fertilisants naturels? Son contenu en déjections animales et en litière est transformé par les microorganismes du sol et par l’ensemble des vers, dont les vers de terre. Cette vitalité du sol entretient le phénomène de minéralisation de la matière organique. Cela signifie que l’humus, soit la terre formée par la décomposition des végétaux, se transforme en éléments minéraux assimilables par les plantes.

Le fumier devient donc un engrais complet pour les cultures en leur apportant de l’azote, du phosphore, du potassium, du calcium, du magnésium, etc. En d’autres termes, il devient de la nourriture pour les plantes. Mais ce n’est pas tout. Le fumier se transforme aussi en matière organique stable, qui améliore la structure du sol et le garde vivant et en santé. Toutes les cultures, qu’elles soient biologiques ou traditionnelles, bénéficient de l’apport de fumier.

Environnement et réglementation

La gestion du fumier est réglementée et rien n’est laissé au hasard. Depuis plus de 20 ans, ce sont des agronomes qui offrent aux agriculteurs des recommandations pour valoriser leur fumier. Les agriculteurs épandent le fumier dans les champs selon les normes en vigueur et les règlements.

À leur sortie de l’étable, les fumiers sont accumulés, hiver comme été, dans des structures d’entreposage extérieures étanches Lire le contenu de la note numéro 1 . Leur conception et leur construction sont supervisées par des ingénieurs qui attestent de leur étanchéité et de leur durabilité afin de protéger l’environnement.

Des plans agroenvironnementaux de fertilisation réalisés par des agronomes encadrent la protection de l’environnement. Ils contiennent des recommandations qui s’appliquent selon les besoins de chaque champ et de chaque culture. Ils indiquent les distances à respecter entre une zone d’épandage et les sources d’eau ou encore les zones d’habitation. De plus, les agronomes y mentionnent les périodes optimales d’épandage selon les besoins des cultures planifiées.

Les plans de fertilisation sont vérifiés par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques selon le Règlement sur les exploitations agricoles. Ce règlement encadre, entre autres, l’entreposage et l’épandage des fumiers. Il stipule notamment que l’épandage est permis entre le 1er avril et le 1er octobre et interdit sur un sol gelé ou enneigé. Il arrive que des agriculteurs soient obligés d’épandre du fumier après le 1er octobre. C’est le cas pour la culture de maïs-grain : on épand le fumier après sa récolte, qui se fait généralement tard en automne. Les agriculteurs doivent alors obtenir une dérogation de la part d’un agronome. S’il accorde une dérogation, l’agronome impose des conditions strictes et limite l’épandage à moins de 35 % du volume de fumier annuel produit par le lieu d’élevage.

En plus des plans de fertilisation, les agronomes établissent un bilan de phosphore pour l’ensemble des champs. De cette façon, ils s’assurent que les éléments fertilisants du fumier appliqué combleront les besoins des plantes tout en minimisant les pertes dans l’environnement.

Comme vous le voyez, les agriculteurs pratiquent une gestion raisonnée et durable de leurs fumiers. Les avantages sont nombreux pour eux comme pour la société. En améliorant la fertilité et la structure de leurs sols, ils augmentent les rendements et la qualité de leurs cultures tout en contribuant à la protection de l’environnement. Ainsi, au bout du compte, ce sont vos aliments qui deviennent plus écologiques.

Les agronomes du Comité des pratiques responsables en productions animales

Apprenez-en plus sur d’autres pratiques responsables utilisées par les éleveurs québécois en consultant la page Pratiques responsables en productions animales et en lisant les nouvelles liées proposées plus bas.
 

Note de bas de page numéro 1

Un agronome peut permettre la pratique des amas de fumier au champ, mais selon des principes stricts et des mesures qui limitent la perte de fertilisants dans le sol et dans l’eau. Foire aux questions - Le Règlement sur les exploitations agricoles – MELCC Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.

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Dernière mise à jour : 3 mars 2022