Étapes et participation au processus judiciaire criminel
Détention et mise en liberté de la personne ayant commis le crime
Dans cette page :
Situations possibles après l’identification de la personne suspecte
La police identifie une personne suspecte du crime subi par la personne victime.
Trois situations peuvent se produire, selon la gravité du crime.
Absence d'arrestation
Les policiers peuvent décider de ne pas arrêter la personne suspecte.
Si une poursuite est intentée, elle recevra un document officiel qui l’oblige à se rendre en cour à une date précise.
Arrestation suivie d’une libération rapide
Les policiers peuvent arrêter la personne suspecte et la libérer rapidement.
Dans ce cas, elle reçoit aussi un document officiel l’obligeant à se présenter en cour à une date précise. Les policiers peuvent lui imposer des conditions particulières pour vous protéger.
La police vous informera de ces conditions, par exemple, une interdiction de communiquer avec vous. Vous pourrez ainsi dénoncer cette personne au service de police si elle ne respecte pas ces conditions.
N’hésitez pas à informer les policiers si vous craignez pour votre sécurité à cause de cette personne.
Détention
Les policiers peuvent détenir (emprisonner) la personne suspecte jusqu’à ce qu’elle comparaisse devant une juge ou un juge.
Lors de cette comparution, une procureure ou un procureur aux poursuites criminelles et pénales indique au juge si elle ou il s’oppose à la mise en liberté de la personne.
Les procureurs aux poursuites criminelles et pénales (aussi appelés procureurs, procureurs de la Couronne ou avocats de la poursuite) sont les avocats au service du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP).
Les procureurs reçoivent les demandes d’intenter des poursuites et les dossiers d’enquête transmis par la police.
Ils décident ensuite, pour chacune des demandes, s’ils portent des accusations au nom de l'État québécois.
Le procureur s’oppose à la mise en liberté de la personne suspecte?
Une enquête se tient pour permettre au juge de déterminer :
- si cette personne doit être détenue jusqu’à la fin des procédures;
- ou si elle peut être libérée tout en respectant certaines conditions.
Décision d’une personne victime de violence conjugale de renoncer au processus judiciaire
Vous ne souhaitez pas vous engager dans le processus judiciaire en lien avec un geste de violence conjugale commis envers vous?
Si le procureur ne possède pas d’autres preuves que votre témoignage, il conseillera à la police de mettre en liberté temporairement la personne suspecte. Celle-ci devra respecter certaines conditions pour préserver votre sécurité et celle des témoins du crime.
Comparution de la personne suspecte détenue devant un juge
Si la personne suspecte est détenue à la suite de son arrestation, elle comparaît devant une juge ou un juge dans les 24 heures suivant son arrestation.
Une procureure ou un procureur est présent à cette comparution. Vous pouvez aussi y assister.
Lors de la comparution, le juge énonce les chefs d’accusation contre la personne suspecte. Le procureur annonce au juge s’il s’oppose ou non à ce que cette personne, désormais accusée, soit libérée.
Le procureur décide s’il s’oppose à la mise en liberté sur la base de plusieurs éléments, dont la protection de votre sécurité.
Il peut demander que la personne accusée soit libérée seulement si elle s’engage à respecter des conditions précises, comme une interdiction :
- de communiquer avec vous;
- de posséder, de porter et d’acquérir des armes à feu, des munitions ou des substances explosives;
- de se rendre à votre lieu de résidence, de travail ou d’études, etc.
Ces conditions doivent être raisonnables par rapport aux circonstances du crime.
La personne accusée doit respecter toutes les conditions qui lui sont imposées, jusqu’à la fin des procédures judiciaires.
Si la personne accusée n’est pas libérée, elle reste en prison en attente de son procès ou de la suite des procédures judiciaires.
Le procureur peut demander au juge d’imposer à la personne accusée l’interdiction de communiquer avec vous, même si elle est détenue durant les procédures judiciaires.
Savoir en quoi consiste une interdiction de communication et comment la modifier
Connaître les conditions de mise en liberté d’un accusé
Pour connaître les conditions de mise en liberté d’une personne accusée, communiquez avec le procureur qui traite le dossier.
Vous pouvez aussi :
- contacter l’intervenante ou l’intervenant du Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC)
qui suit votre dossier.
- consulter gratuitement le plumitif dans un palais de justice.
Le plumitif est un registre public qui regroupe les dossiers judiciaires en matière civile, criminelle et pénale de l’ensemble des tribunaux du Québec.
Mise en liberté d’un accusé ayant commis un crime dans un contexte de violence conjugale
Pour recommander ou non la mise en liberté d’une personne ayant commis un crime dans un contexte de violence conjugale, la procureure ou le procureur se base sur :
- le risque que présente la personne accusée;
- le fait que vous craignez ou non d’autres violences de la part de la personne accusée;
- toute décision rendue par une juge ou un juge sur la garde de vos enfants et les droits de visite par la personne accusée.
Votre sécurité est au cœur des décisions prises par le procureur.
Pour la préserver, il peut demander au juge d’ordonner certaines mesures, dont interdire à la personne accusée de :
- posséder, porter et acquérir des armes, des munitions ou des substances explosives;
- communiquer avec vous ou vos proches, y compris de se trouver en votre présence ou dans des lieux que vous fréquentez (interdiction de communication).
À consulter aussi
Dernière mise à jour : 22 mars 2023